27/01/2016
Le président de la grande région plaide pour la fusion des deux communautés d'universités de Poitiers et Bordeaux. Avec Tours et Orléans s'il le faut.
Le président de l'université de Poitiers, la préfète de la Vienne, le président de la Région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes et le député-maire de Poitiers, lundi soir.
(Photo Julie Desbois)
L'inauguration de la plateforme de recherche Prométée, dédiée à l'industrie aéronautique et spatiale sur la Technopole du Futuroscope, a donné des ailes à Alain Rousset, lundi soir. Porté par son enthousiasme à l'issue de la visite, le président de la nouvelle grande région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes s'est prononcé en faveur d'un rapprochement de la communauté d'universités Léonard-de-Vinci (Poitiers, Limoges et La Rochelle avec Tours et Orléans dans le Centre - Val de Loire) et de la communauté d'universités d'Aquitaine (Bordeaux et Pau). Après la fusion des régions, la fusion des universités!
Pas question pour Alain Rousset, de financer deux communautés « concurrentes » dans la même région: « On en aura une, et une seule. Avec Orléans et Tours, s'il le faut. »
Sa déclaration a fait l'effet d'une bombe dans le petit monde universitaire qui vient tout juste de se réorganiser en Comue (lire ci-dessous). Et qui n'est pas forcément prêt à aller plus loin pour l'instant.
Sa déclaration a fait l'effet d'une bombe dans le petit monde universitaire qui vient tout juste de se réorganiser en Comue (lire ci-dessous). Et qui n'est pas forcément prêt à aller plus loin pour l'instant.
"Aucune demande
dans ce sens"
dans ce sens"
« Il n'est pas dans la langue de bois. Ça me va bien. Moi non plus! », lance le président de l'université de Poitiers, Yves Jean. « Nous avons des points de vue différents l'un et l'autre. Nous avons déjà eu l'occasion d'en parler au moins à quatre reprises. À Poitiers, nous avons une stratégie liée à l'histoire. Depuis les années 60, notre université s'est construite en tournant le dos à Bordeaux, en relation avec Tours et Orléans. Ensemble, nous avons constitué un pôle d'enseignement supérieur et de recherche autonome entre Paris, Nantes et Bordeaux. »
A l'université François-Rabelais de Tours, le président se dit « ouvert à des coopérations interrégionales avec Bordeaux et plus si affinités ». Mais pour Loïc Vaillant, la question d'une fusion des communautés ne se pose pas: « La proposition ne nous a pas été faite », dit-il.
Elle ne viendra pas de la Comue d'Aquitaine. « Il est tout à fait prématuré d'envisager cela à court terme », assure Vincent Hoffmann-Martinot, son président, par ailleurs directeur de Sciences Po Bordeaux. « Ma mission première et exclusive est de m'occuper de nos six membres. Il n'y aucune demande dans ce sens de notre part mais nous n'y sommes pas opposés par principe. »
Tous s'accordent à dire que le nouveau découpage administratif ne saurait à lui seul justifier ce rapprochement. « Le 2 juin 2014, nous étions avec le Centre et le Limousin. Quinze jours plus tard, avec l'Aquitaine. À un moment, nous étions avec les Pays de la Loire », rappelle Yves Jean. « La carte institutionnelle, c'est une chose. Après, il y a des réalités sur le territoire... L'Université de Poitiers souhaite conforter ses relations au nord et les développer au sud. »
A l'université François-Rabelais de Tours, le président se dit « ouvert à des coopérations interrégionales avec Bordeaux et plus si affinités ». Mais pour Loïc Vaillant, la question d'une fusion des communautés ne se pose pas: « La proposition ne nous a pas été faite », dit-il.
Elle ne viendra pas de la Comue d'Aquitaine. « Il est tout à fait prématuré d'envisager cela à court terme », assure Vincent Hoffmann-Martinot, son président, par ailleurs directeur de Sciences Po Bordeaux. « Ma mission première et exclusive est de m'occuper de nos six membres. Il n'y aucune demande dans ce sens de notre part mais nous n'y sommes pas opposés par principe. »
Tous s'accordent à dire que le nouveau découpage administratif ne saurait à lui seul justifier ce rapprochement. « Le 2 juin 2014, nous étions avec le Centre et le Limousin. Quinze jours plus tard, avec l'Aquitaine. À un moment, nous étions avec les Pays de la Loire », rappelle Yves Jean. « La carte institutionnelle, c'est une chose. Après, il y a des réalités sur le territoire... L'Université de Poitiers souhaite conforter ses relations au nord et les développer au sud. »
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Deux communautés d'universités
Les communautés d'universités et établissements (Comue) ont été créées à l'initiative de l'actuel gouvernement, dans le cadre d'une loi votée en juillet 2013. Elles permettent de regrouper des établissements d'enseignement supérieur pour coordonner les offres de formation et les stratégies de recherche. La Comue Leonard-de-Vinci rassemble les universités de Poitiers, Tours, La Rochelle, Limoges et Orléans mais aussi l'École nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique (Ensma) du Futuroscope et l'INSA Centre Val de Loire. La Comue d'Aquitaine réunit les universités de Bordeaux et de Pau ainsi que Sciences Po Bordeaux, Bordeaux INP et Bordeaux Sciences Agro. La première compte un peu plus de 85.000 étudiants, la seconde en revendique environ 80.000.
Baptiste Bize
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